L'obligation de formation des 16-18 ans leur permet de se réinsérer.
Temps de lecture : 5 minutes

Dernière mise à jour : 1 décembre 2022.

Décrochage scolaire : chaque année, environ 60 000 mineurs ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi. Pour remédier à cette situation, aggravée par la crise sanitaire, le gouvernement a mis en place le plan “1 jeune 1 solution”, ou obligation de formation pour les personnes entre 16 et 18 ans. 


Obligation de formation : “Pour une école de la confiance”

La loi “Pour une école de la confiance”

Lors de la rentrée 2020, la loi “Pour une école de la confiance” a rendu obligatoire la formation pour les mineur·es entre 16 et 18 ans. L’idée ? Participer à la lutte contre le décrochage scolaire en proposant une solution concrète d’avenir professionnel aux jeunes décrocheurs et décrocheuses. Ne laisser personne sur le côté. Auparavant, tu avais obligation d’aller à l’école jusqu’à 16 ans et pouvais ensuite faire ce que tu voulais. Aujourd’hui, le gouvernement ajoute cette obligation, qui se veut dans la continuité de l’obligation de scolarité. 

Un numéro vert dédié au décrochage scolaire

Le 0  800  122  500 est un numéro vert national qui s’adresse spécifiquement aux 16-18 ans qui ne sont ni en études, ni en formation qualifiante, ni en emploi.

D’après le Ministère de l’Éducation Nationale, près de 80 000 jeunes se retrouvent hors du système scolaire chaque année

Si cela t’arrive, sache une chose : Tu n’es PAS SEUL·E !

Des personnes expérimentées et professionnelles sont à ton écoute. Tu peux appeler ce numéro pour des conseils et une orientation selon ta situation. Le service est totalement gratuit. Voici les horaires auxquelles tu pourras décrocher ton téléphone : 9h-11h30 et 14h-17h00.

Durant ton entretien, des solutions concrètes seront évoquées, comprenant le service civique, l’apprentissage, la formation professionnelle, ou encore plusieurs dispositifs de retour au lycée, comme les micro-lycées ou encore les écoles de la 2e chance…

Le décrochage scolaire : un problème de société ?

Si les confinements n’ont fait qu’empiré le problème, le décrochage scolaire concerne des milliers de jeunes à chaque rentrée. Faisons le point sur les raisons qui expliquent cette triste statistique.

Qu’est-ce que c’est au juste le décrochage scolaire ?

Phénomène allant au-delà d’une “simple” démotivation, le décrochage scolaire est le résultat d’un désintérêt progressif de l’élève envers le système éducatif. On parle de désengagement psychique et physique par rapport aux obligations scolaires. C’est une perte de sens et d’objectifs, résultat d’un profond mal-être. 

Le décrochage scolaire est un désengagement par rapport aux obligations scolaires.
Élève démoralisée

Quelles sont les causes du décrochage scolaire ?

Voici une liste non-exhaustive de potentielles causes de décrochage scolaire

  • Démotivation : manque d’intérêt, sentiment d’incompétence, d’échec scolaire… 
  • Situation de famille : pression des parents pour de bons résultats, manque de soutien, revenus précaires de la famille, conflits familiaux, parents peu qualifiés pour aider l’élève ou peu impliqués… 
  • Troubles de l’apprentissage : la dyslexie, la dyscalculie, la dysorthographie, le trouble déficitaire de l’attention ;
  • Comportements à risque : hyperactivité, agressivité, consommation de drogues, addiction aux jeux vidéo, absentéisme ;
  • Si l’élève est surdoué·e, HPI et/ou présente une hypersensibilité manifeste,
  • Les fréquentations qui peuvent entraîner un cercle vicieux ;
  • Climat scolaire : encadrement pédagogique insuffisant, orientation subie ou mauvais choix, longue distance domicile-école, méthode pédagogique inadaptée, redoublement… 
  • Harcèlement scolaire : baisse de notes, isolement, moqueries… 

Décrochage scolaire : des solutions de remobilisation

Toutes les solutions proposées ici ont un but commun : t’aider à trouver ta voie professionnelle.

Mission locale et formation professionnelle

Programme « Avenir en main 16-18 »

Le rôle de la mission locale, dans laquelle s’insère le programme “Avenir en main”,  est d’agir avant le décrochage scolaire total si possible et de sécuriser ton parcours

Elle te propose alors différentes manières de remplir l’obligation de formation :

  • poursuivre la scolarité, devenir apprenti·e ou stagiaire en formation professionnelle,
  • trouver un emploi,
  • effectuer un service civique,
  • ou encore entrer dans un dispositif d’accompagnement ou insertion sociale et professionnelle (PACEA, Garantie Jeunes).

Programme de 4 mois « La promo 16.18 »

Programme de 4 mois qui se passe dans un centre AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes). L’idée ? T’offrir un accompagnement personnalisé grâce à des professionnel·les, formateur·ices, animateur·ices, conseiller·es pour trouver ta voie en .

Des solutions qui favorisent l’engagement 

Contrat d’engagement jeune

Les deux signataires du contrat d’engagement jeune sont l’État et toi, jeune. Tu t’engages à travailler et construire ton projet professionnel, à élargir, étoffer tes compétences. En retour, l’État promet un accompagnement vers la formation, l’emploi et une allocation mensuelle. En bénéficiant de ce dispositif, tu seras accompagné·e de manière très intense et concrète, mises en situations professionnelles à l’appui.

On peut remédier au décrochage scolaire en proposant un service civique aux jeunes. Une manière de se remobiliser différemment.
Tuteur aidant des étudiantes

Le service civique à partir de 16 ans

Le service civique est un engagement volontaire de 6 à 12 mois pour accomplir une mission d’intérêt général dans l’un des 9 domaines dits prioritaires pour la nation : solidarité, santé, éducation pour tous, culture et loisirs, sport, environnement, mémoire et citoyenneté, développement international et action humanitaire, intervention d’urgence. Il peut être effectué auprès d’organismes à but non lucratif, comme des associations, en France ou à l’étranger. L’idée ? T’aider à regagner confiance en toi et en tes compétences et réfléchir à ton avenir professionnel tout en accomplissant une mission d’intérêt général et citoyen. Plusieurs formules existent, renseigne-toi, c’est une expérience vraiment formatrice, le par cœur et les contrôles en moins…

Les solutions en dehors de l’Éducation Nationale

Des établissements pour t’insérer dans le monde du travail

Les Épide (ou Établissements pour l’insertion dans l’emploi) proposent aux jeunes entre 17 et 25 ans et sorti·es du système scolaire sans diplôme ou qualification, une nouvelle chance : un contrat de 8 mois, renouvelable deux fois (jusqu’à 24 mois). L’idée ? Proposer un parcours de formation très encadré, genre un peu militaire sur les bords : internat, uniforme, discipline… Certains de ces centres forment également à des métiers en tension comme le bâtiment ou l’aide à la personne. Globalement, dans un ÉPIDE, tu bosses ton projet pro, reçois une formation générale et spécialisée et pour finir, tu apprends aussi à prendre soin de toi et des autres.

Les écoles de la deuxième chance (E2C)

Les E2C sont pour toi si tu as moins de 26 ans et te trouves sans diplôme ni qualification professionnelle. Et que tu es motivé·e à construire concrètement ton projet d’insertion professionnelle et sociale. Combien de temps ? En général, cela va de 6 à 8 mois, mais ce n’est pas limité. Le + ? Ces écoles proposent des parcours en alternance, c’est-à-dire que tu as des périodes dans l’entreprise pour apprendre les codes et compétences professionnels (40%) et d’autres à l’école pour travailler ton projet professionnel. L’idée ? T’offrir le temps nécessaire avec la finalité de t’insérer dans le monde du travail.


On espère que cet article t’a plu et te donnera des idées si jamais ! N’hésite pas à nous en parler sur nos réseaux sociaux et à partager avec tes potes ! Allez, bisous et kiffe bien ton avenir pro !

Continue la lecture