Jeune femme face à plusieurs écrans d'ordinateur, Ada Tech School
Temps de lecture : 8 minutes

Dernière mise à jour : 4 octobre 2023.

Tu t’interroges sur la reconversion professionnelle en tant que développeuse ou développeur web ? Pour cela, tu cherches, potentiellement, une école d’informatique un peu différente, à la pédagogie fondée sur le concret et l’expérimentation, une école bienveillante et sans compétition, une école en accord avec tes valeurs engagées ? Voici Ada Tech School !

Fazna Abderemane, Brand et Marketing Manager, a bien voulu répondre à nos questions… Prépare-toi à l’admiration, l’éblouissement, l’épiphanie !


Qu’est-ce que la Ada Tech School ? 

Aussi surnommée “l’école Montessori de la Tech”, Ada Tech School est une école d’informatique unique en son genre. Elle se présente comme “la première école d’informatique inclusive à la pédagogie alternative”. Elle annonce : “Deviens développeur·se grâce à une méthode d’apprentissage de l’informatique pensée pour l’émancipation d’une génération qui veut agir !”

Pour plus de détail, cette école se revendique clairement comme étant inclusive et féministe : concrètement, la formation s’attaque aux biais genrés et culturels de l’informatique, grâce à son espace d’apprentissage qui favorise l’autonomie, la collaboration et la création.

Deux femmes assises devant leurs ordinateurs se sourient à Ada Tech School.
Ada Tech School propose une pédagogie particulière : autonomie, travail d’équipe, projets concrets pendant la première année puis effectuer la deuxième année en alternance. © Ada Tech School

Fondée en 2019 par Chloé Hermary après 6 années de recherches en pédagogie, l’école ouvre ses portes à 30 premier·es apprenant·es en octobre de cette année-là. Dès l’année suivante, l’école obtient la certification : elle délivre désormais un diplôme RNCP de concepteur et développeur d’application de niveau 6, équivalent licence (bac+3).

Aujourd’hui, l’école compte plus de 350 apprenant·es formé·es ou en formation depuis le lancement, 38 enseignant·es appelé·es encadrant·es ici et trois campus, à Paris, Nantes, ouvert fin 2022 et Lyon, ouvert en 2023.

Dans les écoles d’informatique, les femmes sont fréquemment sous-représentées, ce qui se traduit par une faible présence dans les métiers technologiques. À Ada Tech School, nous sommes fiers de renverser cette tendance et de comptabiliser 70% de femmes parmi nos apprenantes. On se rend compte que cela commence très tôt : souvent, dès l’enfance, on va leur dire qu’elles ne sont pas forcément destinées à s’orienter dans les filières scientifiques ou numériques et on les dirige plutôt vers des filières littéraires, le plus souvent. Il y a de gros biais genrés dans l’orientation. À notre échelle, nous essayons de représenter davantage les femmes dans le secteur informatique et de la tech, et ça passe par la création de notre école.

Fazna Abderemane, Brand&Marketing Manager à Ada Tech School

Scoop : Ada Lovelace écrit le premier programme informatique

Un peu d’histoire donc : Ada Lovelace, de son vrai nom Augusta Ada King, naît de l’union entre Lord Byron, poète britannique et d’Anne Isabella Milbanke, fana de mathématiques. Cette dernière lui transmet sa passion des maths et plus tard, Ada rencontre Charles Babbage avec qui elle collabore sur la “machine analytique”, illustre ancêtre de l’ordinateur. Plus précisément, elle travaille avec lui sur “un système mécanique capable de réaliser une série de calculs établis à l’avance et inscrits sur des cartes perforées”. Aujourd’hui, on appelle cela… Langage informatique ! Tada !

Le savais-tu ? Avant, l’informatique était un domaine de femmes, qu’on appelait parfois carrément “calculatrices humaines ». Ce domaine s’est masculinisé dans les années 80, où débarque d’ailleurs la figure du geek. Depuis, l’informatique est un secteur valorisé…

La formation Ada Tech School

Le programme

Voici les différentes compétences techniques étudiées à Ada Tech School pour apprendre le code :

  • Langages de programmation (php, javascript, go, lua, swift, HTML, CSS…) ;
  • Systèmes et réseaux ;
  • API et structures d’exécution ;
  • Culture du test ;
  • Algorithmie ;
  • Architecture logicielle et bases de données ;
  • Paradigmes de programmation.

Notre programme allie théorie et pratique métier, savoir-faire et savoir-être afin de favoriser l’insertion professionnelle de nos apprenant·es.

Trois personnes devant des ordinateurs. L'une d'entre elle montre une ligne de code sur l'ordinateur, à Ada Tech School.
Le travail d’équipe, un savoir-être indispensable en tant que développeuse ou développeur informatique. © Ada Tech School

Et pour commencer, tu travailleras sur deux thématiques :

  • La prise en main du langage de programmation et compréhension des briques de base pour écrire du code (en JavaScript) ;
  • La compréhension du fonctionnement d’un ordinateur, notamment en pratiquant avec la configuration et utilisation d’un Raspberry Pi.

Organisation de la formation

Pour 21 mois de formation, il y a une première année – 9 mois – de cours à temps plein, puis une deuxième année en alternance – 12 mois – sur un rythme de 4 jours en entreprise et un à l’école (le vendredi).

L’objectif de l’alternance est de valider ses compétences aux côtés de développeur·ses expérimenté·es tout en étant accompagné par Ada Tech School une fois par semaine.

Et, tu t’en doutes peut-être : les 9 premiers mois sont donc intenses, afin de former toute une promo, jusqu’à pouvoir l’envoyer en entreprise avec toutes les hard et soft skills dont les apprenant·es auront besoin. D’ailleurs, Fazna indique : On accorde la même attention aux deux types de compétences : elles sont aussi importantes l’une que l’autre pour s’intégrer dans le monde professionnel, trouver sa place et se sentir épanoui·e. On les challenge pour qu’iels aillent le plus loin possible et se sentent bien dans la formation.

En première année, donc, les semaines sont complètes, sous la forme de plusieurs types d’activités : roadmap, masterclasses, démo, rétrospective, clôture… Sur des journées classiques de 9h30 à 17h30.

Cette école a été lancée après 6 ans de recherches en pédagogie, qui a donc été beaucoup travaillée. Nous sommes une équipe d’encadrant·es très expérimentée. Certain·es travaillent en tant que CTO (Chief Technical Officer, ndlr), développeur·se, parfois au sein de plusieurs entreprises en même temps. Ce sont donc de véritables professionnel·les, en mesure d’accompagner les apprenant·es dans les apprentissages. Nous sommes également à 90% de taux de placement en alternance.

Plus de 50 entreprises partenaires sont extrêmement proches d’Ada, notamment avec l’organisation de masterclasses, de jobfair (job dating), de simulation d’entretiens afin de les préparer au mieux aux entretiens RH et tech.

Tout est fait pour la professionnalisation et les préparer au monde du travail. Il y a aussi le fait qu’un titre professionnel RNCP est délivré à la fin de la formation. Il est donc reconnu par l’Etat, qui donne donc un niveau licence, un bac+3 et qui permet, si la personne le souhaite, de poursuivre en master.

L’évaluation, la méthode des badges plutôt que les notes

Ada Tech School a développé son propre système de validation des compétences du cursus. En effet, l’école trouve que “le système de 0 à 20 est dévalorisant et inexact”, ce qui rend “impossible de se jauger véritablement et d’avoir confiance en ses compétences”.

Ainsi, la plateforme de badges d’Ada Tech School aborde les grandes thématiques du cursus : collaboration, soft skills, code, culture tech, transmission… Une fois la notion exécutée/absorbée, l’apprenant·e fait donc sa demande de badge auprès de l’équipe pédago. Fazna explique :

Nous avons une plateforme qui permet de s’attribuer des badges. L’idée est de s’évaluer avec les encadrant·es qui peuvent aussi valider ces badges. On pourrait penser qu’iels s’attribuent énormément de badges. Au contraire, iels ont tendance à se sous-estimer, donc on essaie aussi de travailler sur le syndrome de l’imposteur. Il y a un vrai sentiment de fierté, le fait de s’attribuer des badges, c’est toujours très valorisant.

Femme assise de profil devant un ordinateur portable. Un ordinateur fixe est à côté d'elle, de face.
L’autonomie a une grande importance dans cette école, pour apprendre, poser des questions, explorer un langage de programmation par soi-même… © Ada Tech School

La pédagogie Montessori adaptée à la Tech

Petit rappel : développée par Maria Montessori, première femme médecin, en Italie, cette pédagogie se fonde sur la liberté de l’enfant, son autonomie, la confiance en soi, les expérimentations, l’apprentissage “doux” et avec les pair·es. 

Contrairement aux écoles traditionnelles qui vont parfois encourager la compétition, l’idée à Ada est de favoriser plutôt l’autonomie, l’apprentissage par la pratique et cela passe notamment par les projets de groupe.

Une autre illustration de cette pédagogie ? Ce ne sont pas des profs qui font cours à Ada, mais des encadrant·es, qui se trouvent dans une posture de coach. Iels invitent les apprenant·es à se questionner puis à chercher et trouver les réponses grâce à l’expérimentation et à la pratique. Ainsi, chacun·e avance à son rythme :

Tout le monde n’apprend pas à la même vitesse, de la même manière et avec les mêmes supports. L’idée est que chacun·e trouve son moyen pour apprendre. Ce qui est développé aussi, à Ada, c’est le travail en équipe. Apprendre à travailler avec les autres et à demander de l’aide, afin de se préparer au milieu professionnel.

Et, si tu te posais la question, demander de l’aide dans le milieu informatique pro, c’est encouragé…

Fazna explique que l’idée est d’éviter de rester bloqué·e ad vitam aeternam. De ce fait, on avance plus vite. Surtout, dit-elle, les métiers du développement sont des métiers hautement collaboratifs, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Les dévs travaillent ainsi ensemble et avec les autres équipes. Elle indique: “C’est ce qu’on leur apprend à Ada et c’est la raison pour laquelle iels travaillent beaucoup sur des projets de groupe.”

Les critères de sélection à Ada Tech School

De la motivation et ton projet pro

Ici, pas de Parcoursup ou de dossiers ! #joie Un dépôt de candidature en ligne ainsi qu’un questionnaire de motivation, puis un entretien de sélection de 45 minutes en visio. Si tu es sélectionné·e, tu seras accompagné·e par les équipes afin de trouver le mode de financement qui te convient.

Et sinon, cette école…

  • Ne recrute pas sur les compétences techniques (tu y vas pour apprendre… duh !) ;
  • Ne recrute pas non plus sur diplôme : le domaine de l’informatique (par exemple : développeur·se web) étant en tension, les entreprises attendent des personnes motivées, curieuses, compétentes, formées efficacement, prêtes pour le grand plongeon dans le marché du travail ;
  • Ne fixe pas de limite d’âge pour entrer en formation… Il te faut juste avoir atteint la majorité, aka 18 ans ; 
  • Donne une réponse sous deux semaines ;
  • Est accessible aux personnes en situation de handicap. 

Ce que nous allons demander, c’est d’avoir un projet professionnel clair et établi, de l’intérêt pour le domaine de la programmation et nous allons surtout évaluer les soft skills.

Trois personnes à côté d'un ordinateurs dans une salle de l'école Ada Tech School.
Les présentations des projets de groupe se passent lors d’une démo, le jeudi après-midi. Ce moment permet aux apprenant.es de s’entraîner à présenter de manière claire et concise, ainsi que de recevoir les conseils des autres membres de la promotion. © Ada Tech School

Les valeurs d’Ada te correspondent-elles ?

On vérifie aussi que la personne est bien en phase avec les valeurs Ada : comment travailler en équipe, le degré d’autonomie, afin de savoir si la pédagogie lui convient – certaines personnes demandent beaucoup plus d’accompagnement et Ada Tech School n’est alors peut-être pas l’école la plus adaptée.

Nous valorisons aussi les personnes curieuses, créatives, la motivation, l’écoute, l’envie de travailler avec les autres… L’idée est vraiment de s’éloigner du cliché où il faudrait être “geek” pour devenir dév. 

Chez nos apprenant·es, on retrouve d’ailleurs souvent des compétences artistiques et linguistiques, qui traduisent aussi une certaine facilité à apprendre le code, puisque l’apprentissage du code peut s’apparenter à celui d’une langue vivante.

Fazna conclut :

J’espère que ce type d’école parviendra à se démocratiser dans d’autres domaines. Effectivement, tout le monde n’est pas forcément fait pour devenir développeur·euse, mais la pédagogie est très valorisante. Je pense que l’une des forces d’Ada, c’est aussi l’ambiance qui règne dans les locaux, très horizontale, que ce soit entre les membres du staff, dont je fais partie, les encadrant·es ou les apprenant·es, on pourrait presque ne pas savoir qui est qui : il n’y a pas du tout de rapport de hiérarchie. En plus, les apprenant·es ont entre 18 et 52 ans, donc c’est encore plus flou.


Et voi-là ! Après cette présentation qu’on espère complète, te voilà plus renseigné·e que jaja sur cette école ! On espère qu’elle te donne envie de te renseigner encore plus et que cela débouchera sur – peut-être – un projet professionnel du tonnerre ! 😉 Des bisous très doux !

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